Les affamés aux pieces d’or

affamés

 

Spectacle vivant multidisciplinaire inspiré du poème « les affamés aux pièces d’or »
5 interprètes dont un musicien
Durée : 50 min
Tous publics

L’histoire

Dans cette ville un peu malfamée qui les a rejeté sur le trottoir.
Un petit groupe de personnes dit inadaptés évolues dans cet espace hostile et bizarre .
Ils partagent leurs tares, leurs addictions, leur sauvagerie, leurs folies, leurs crasses et leur magie. Dans leurs interactions sympathiques ou antipathiques des liens vont naître et leur histoire va se tisser sur scène. Ils sont les mendiants, les tarés, les déguenillés, les ratés, les originaux, les prostitué auxquels personne ne fait plus attention.
Peu à peu dans la confiance ou la colère chacun dévoilera son secret aux autres. Secret qui sera souvent un don insoupçonné car ne vous y trompez pas, même le plus miséreux des êtres est capable de faire des étincelles quand le moment est venue.

Note d’intention

« Ils marchent sublime en guenilles sur les routes où nous traînons comme des bêtes attachées …»

Nous voulons mettre en scène une sorte de cours des miracles des temps moderne dans une ambiance urbaine, poétique et trash.
Le poème de Fanny Sheper « Les affamés aux pièces d’or » nous guidera dans ce récit et donnera une matière écrite et poétique à ce spectacle.
Nous souhaitons mettre en lumière l’éclectisme et la singularité des personnages de la rue à travers un spectacle vivant croisant des disciplines comme le théâtre, la danse, la poésie et la musique.
La mise en scène et la scénographie joueront un rôle primordial dans l’expression de cet univers polymorphe et décadent.
Notre intention est d’inviter le public à poser un autre regard sur la rue et sa précarité. Ici il sera question d’en extraire son mouvement, sa poésie, son déséquilibre créatif et sa loufoquerie.

Travail de recherche

Comment injecter de la poésie dans le vivant d’un spectacle multidisciplinaire ?

Afin de répondre à cet enjeu nous comptons explorer de nombreux support tels que la création sonore, l’incorporation sur scène d’enregistrement de poèmes audio ainsi que la rétroprojection de mots ou de textes écrit.
Nous souhaitons aller plus loin dans notre exploration du rapport entre le théâtre, la danse et la poésie en les mêlant dans un ensemble organique.
L’un des enjeux de cette création est aussi de faire un travail de recherche approfondie sur chaque personnage. Les interprètes seront invités à exprimer leur créativité dans des improvisations guidées et dans la construction de leur personnage.

 

Les affamés aux pièces d’or

Ils marchent sublimes en guenilles
Sur les routes où nous traînons
Accablés comme des bêtes attachées
Les paumés éclatants des taudis célestes
Ils marchent étincelants
Ils baisent dans des chambres collantes de peintures et d’extases
Ils draguent l’infortune
Jusqu’à ce qu’elle les saoule de visions
Jusqu’à ce qu’elle les saisisse au flanc
Qu’ils se tortillent en brûlant

Et nous nous sommes si lourd et si lent

Les jeunes boiteux bourrés de tendresses
Qui explosent leurs plaies dans des rues déprimantes
Ils n’attendent pas leurs tour
Ils jouent leur pièce
Ils grimpent sur les grillages
Ils sautent dans des bateaux en rade
Dansent et gueulent et s’embrassent sur les quais
Ils sont comme des loups possédés
Plein de fureurs et de chansons
Plein de tendresse et d’envie
Ils en ont plein les dents

Et nous, nous nous plaignons
Comme des vieux moutons

Les gesticulateurs fascinants
Qui s’exhibent survoltés
Dans des bouges décharnées
Ils sautent des toits aux balcons
Comme des singes cinglés
Picolent et racontent des histoires de vivants
Avec leurs corps d’enfant mal aimé
Ils donnent leurs amours à la rue des hasards
Ils sont des lanternes affamées
Pleine de clémences et de fumée
Ils s’égosillent dans les nuit du silence

Et nous, on compte et on ose a peine parler

Ils sont les décrocheurs du système
Les inventeurs de l’incertain
Ils voyagent parfois dans des wagons à bestiaux
Et partagent en cahotant leurs clope de bon cœur
Ils boivent leurs cafés aux genoux des bus
Ils vont toujours ailleurs
Leur destin est le mouvement
Leur projets c’est la route encore vierge de leurs pas
Ils brulent et se gavent et ripaillent
De presque rien
Ils vivent
De rencontres intenses et furtives
De baisers mal rasés, de sous vêtements mal lavés
De guenilles sexy et de sourires juteux
Ils vivent
Et on meurt comme des bêtes aliénées
On crève comme des chiens couchés
Qui rêvent de la route ou marchent éclatants
Les affamés aux pièces d’or.

Fanny Sheper

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s